Tout sur l’entrepreneuriat : quoi, comment et pour qui ?

De nos jours, le salariat est souvent considéré comme un modèle trop rigide qui limite la capacité du travailleur à exprimer tout son potentiel. Du coup, beaucoup se tournent vers l’entrepreneuriat qui apparaît alors comme un excellent moyen de s’émanciper.

Si vous aussi avez choisi de devenir entrepreneur pour exploiter au mieux et surtout à fond vos capacités professionnelles, cet article est pour vous.

l'entrepreneuriat

Définition de l’entrepreneuriat

Par entrepreneuriat, on entend le fait de réaliser une activité qu’on a soi-même lancé. Dans le dictionnaire, le verbe entreprendre a comme synonymes trois verbes d’action, à savoir : tenter, commencer, s’engager. Ces mots désignent parfaitement le sens du terme entreprendre. 

L’initiateur du projet, quant à lui, s’appelle « entrepreneur ». En tant que leader, l’entrepreneur établit le plan de lancement et le plan d’action du projet. C’est également lui qui endosse les responsabilités relatives au succès ou non du projet qu’il a lancé. C’est donc lui que prend le plus gros risque en lançant une activité. Tout cela pour vous dire que l’entrepreneuriat implique un engagement de votre part auprès de vos associés et collaborateurs.

En tant qu’entrepreneur, vous avez le devoir de les rassurer que votre projet est une bonne idée et qu’il tient la route. Vous devez les convaincre de la pérennité de votre entreprise leur assurera non seulement une stabilité à leur travail mais aussi une évolution de carrière.

De plus, l’entrepreneuriat peut être défini comme la possibilité de créer de la valeur ajoutée à partir des ressources disponibles, même si elles sont limitées. L’entrepreneur doit savoir les exploiter afin de satisfaire les besoins des consommateurs.

Qui peut devenir entrepreneur ?

L’envie d’entreprendre peut sonner comme un rêve ou un objectif à atteindre pour certains. Il faut bien admettre que l’idée de vivre et gagner de l’argent en faisant l’activité que l’on a créée soi-même fait rêver plus d’un. Chaque année, de nombreux professionnels se laissent convaincre et tentent l’aventure, croyant avoir trouvé le « bon » concept pour créer leur entreprise. Or, il ne faut pas perdre de vue le fait qu’entreprendre est avant tout un métier à part entière. De ce fait, cela demande des qualités et des compétences professionnelles. Voici quelques exemples de qualités professionnelles que vous devez avoir pour devenir un entrepreneur :

Etre créatif : un bon entrepreneur se doit d’avoir un esprit d’innovation et une bonne dose de créativité pour promouvoir son entreprise et faire face à la concurrence.

Un bon sens de la rigueur : cette qualité est très importante lorsqu’on veut gérer une équipe et organiser un travail.

Etre humble : ce n’est pas parce qu’on est entrepreneur qu’on doit toujours avoir raison. La grosse n’a pas sa place ici. Un entrepreneur doit savoir garder la tête froide pour avoir le recul nécessaire quand il le faut.

Avoir confiance en soi : l’entrepreneur est le garant de l’image de son entreprise. En tant que leader, il doit être capable d’afficher une assurance et une solide confiance en soi. Après tout, il doit être le premier à croire à la réussite de son entreprise. Donc il doit être capable de montrer cette confiance. 

Sens de leadership : l’entrepreneur doit être avant tout un excellent leader. Pour le succès de son entreprise, il doit savoir persuader et faire adhérer ses collaborateurs à son idée. 

Quel cursus suivre pour devenir entrepreneur ?

De manière générale, les dirigeants d’entreprise s’accordent sur le fait que les études supérieures constituent des atouts majeurs dans l’entrepreneuriat. De nombreuses grandes écoles proposent des formations qui vous permettent de devenir entrepreneur plus tard. 

Il faut dire que les entrepreneurs diplômés (bac +5 ) ayant reçu des formations dans les grandes écoles sont plus compétents en matière d’étude de marché, établissement d’un business plan ou encore la gestion du budget de l’entreprise. Les étudiants qui ont fait un stage ou suivi une formation en alternance comprennent mieux comment fonctionne une entreprise. Tout au long de leurs études en effet, ils suivent une formation complète qui les prépare à endosser la responsabilité du chef d’entreprise plus tard. 

En matière de formations en management, certains instituts et grandes écoles sont mieux réputés que d’autres. D’après le classement 2017 du magazine The Economist des meilleurs masters en management, la première place revient à la HEC (école des hautes études commerciales) de Paris. Notons que l’EDHEC Business School de Lille arrive à la 16e place de ce classement. 

Les différentes formes d’entrepreneuriat

Création d’une entreprise ex nihilo

Par traduction, ex nihilo veut dire « à partir d’un rien ». Cette expression latine est utilisée pour décrire les entreprises qui sont issues d’une création pure. Il faut dire qu’il n’est pas évident de créer une entreprise lorsqu’on n’a rien, sachant qu’il faut bien affronter les barrières se trouvant à l’entrée sur le marché, sans oublier qu’il faut aussi patienter avant de pouvoir s’imposer et implanter son produit. Parmi les challenges qui attendent les entrepreneurs ex nihilo, il y a aussi le besoin de convaincre les futurs partenaires à se joindre à eux (investisseurs, collaborateurs, chercheurs, etc.). Tout cela fait que ce type d’entrepreneur doit posséder un haut degré d’innovation, en plus d’oser prendre des risques. Son business plan doit être en béton, avec plusieurs études prédictives bien approfondies sur le plan financier.

Le rachat d’une affaire déjà existante

Ici, les défis ne sont pas les mêmes qu’avec la création d’une entreprise. L’organisation est déjà mise en place, donc il n’y a pas vraiment lieu d’en créer une. Ceci dit, le nouvel entrepreneur peut s’appuyer sur les informations et les données qu’il a déjà sous la main pour travailler. Du coup, il aura généralement moins d’incertitudes et moins de risques qu’avec une création d’entreprise

La reprise peut être faite par un entrepreneur seul pour son propre compte ou par une entreprise déjà existante. De manière générale, on retrouve deux cas de reprise (au moins). Il y a d’abord la reprise d’une activité ou d’une entreprise en bonne santé. Trouver une affaire mise en vente alors que son activité marche très bien est une situation assez rare mais ce n’est pas impossible. C’est le rêve pour un entrepreneur qui dispose des fonds nécessaires pour racheter une telle affaire. Bien sûr, ce n’est pas parce qu’on rachète une entreprise qui fonctionne bien qu’il n’est pas nécessaire d’avoir une expérience probante dans la gestion d’une entreprise. Bien au contraire, comme dans le cas d’un lancement d’entreprise ex nihilo, c’est toujours important d’avoir une bonne base en matière de management. Il est préférable donc de ne pas perdre beaucoup trop de temps dans l’apprentissage du métier d’entrepreneur.

La deuxième qui peut se présente souvent lorsqu’on reprend une activité déjà existante, c’est de tomber sur une entreprise en difficulté. Tout d’abord, il faut préciser que lorsqu’une entreprise se trouve en situation de redressement judiciaire, il faut bien connaitre le cadre légale de son rachat. Il vaut mieux donc avoir des relations avec les différents acteurs majeurs de ce milieu avant de se lancer. Bien entendu, le coût d’achat d’une telle entreprise est naturellement plus abordable qu’une activité en bonne santé. Cela peut paraître tentant mais il ne faut pas oublier que ces entreprises ont généralement besoin d’une importante recapitalisation financière. Sachez qu’il vaut mieux avoir une bonne connaissance des situations de crise pour reprendre une affaire en difficulté

Intrapreneuriat

Ce terme est apparu pour la première fois dans une note écrite par Elizabeth Pinchot et Gifford Pinchot III. L’intrapreneuriat désigne la création ou le développement d’une nouvelle activité au sein d’une même entreprise. Cette mission est généralement confiée aux cadres dirigeant de celle-ci. L’intrapreneuriat peut se présenter sous la forme d’une succursale ou d’une délocalisation dans un pays étranger.

Extrapreneuriat ou essaimage

Dans son sens premier, l’essaimage indique le phénomène selon lequel une partie d’abeilles quittent la ruche pour former avec une reine une nouvelle colonie. Dans le monde de l’entrepreneuriat, l’essaimage désigne l’accompagnement de départ des salariés par une entreprise en vue de les aider à créer leur propres business. On retrouve souvent ce phénomène dans les entreprises évoluant sur le marché des nouvelles technologies de l’information. Ce mode de création d’entreprise génère beaucoup plus d’emplois qu’une licence accordée à une entreprise déjà existante.

L’auto-entrepreneuriat

Apparu pour la première fois en France en 2008, le statut d’auto-entrepreneur est un régime de travailleur indépendant. Il est accessible à tous. Vous pouvez en faire une activité principale ou secondaire. Le premier avantage d’un tel régime, c’est le fait que toutes les démarches administratives à faire en tant qu’entrepreneur sont simplifiées. Sur le plan financier, ce type de régime vous permet de réduire vos charges sociales. Au lieu de payer des cotisations sociales en effet, vous n’avez qu’à verser une somme correspondant à votre chiffre d’affaires aux organismes compétents. 

Entrepreneuriat social

Le principe de base de l’entrepreneuriat social, c’est de créer une entreprise qui vise la promotion de la valeur sociale. Les entreprises créées avec ce type d’entrepreneuriat ont pour mission de déployer des solutions innovantes pour régler des problèmes sociaux. On les retrouve dans les domaines de développement durable, de la création d’emploi, d’environnement, de la santé ou autres activités qui pourraient bénéficier à la société. C’est le cas par exemple de la Grameen Bank appartenant à Mohamed Yunus.

Entrepreneuriat public

Ce type d’entrepreneuriat touche les entreprises publiques ainsi que les établissements gouvernementaux destinés aux services des citoyens. Ces entreprises contribuent à la création des ressources nécessaires au développement économique du pays, de la région ou de la localité.

Quid de l’entrepreneuriat en France

Voici quelques exemples qui illustrent la situation entrepreneuriale en France.

LDLC, le leader de l’information en ligne

Cette société incarne à perfection l’entrepreneuriat réussi dans l’Hexagone. L’histoire de la LDLC remonte à 1996 lorsque Laurent, fils ainé de la famille Clergerie se trouve à la recherche d’un emploi alors qu’il vient de finir ses études en sciences économiques et électronique.

Grand passionné de l’information, il décide de s’aventurer dans l’e-commerce, croyant fortement au potentiel de ce marché. Aussi créatif qu’audacieux, il a trouvé sa vocation. D’ailleurs, Laurent a déjà les pré-requis nécessaires pour répondre au profil d’un bon entrepreneur. Il se lance alors dans cette aventure.

En bon leader, il a su créer de l’engouement autour de lui et finit par embarquer toute sa famille dans l’aventure. Sa sœur Caroline occupe le poste de directeur administratif du groupe tandis que son frère Olivier est nommé Directeur Général.

Notons que la LDLC est une entreprise créée ex nihilo. Aujourd’hui, il est devenu leader dans le monde de l’e-commerce informatique, ayant des magasins dans toute la France. Fin 2017-2018, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires impressionnant de 141 millions d’euros. Le 25 janvier 2018, il a fait l’acquisition de tout le capital du groupe OLYS.

Le groupe Altice

Leader sur le marché de la télécommunication en France, SFR lance ses offres GSM en 1992. En plus de se présenter comme un opérateur alternatif à la France Télécom, SFR s’impose également dans le marché de la téléphonie fixe avec la naissance de Cegetel, le rachat de Télé2 et celui du Neuf Telecom. SFR fait partie des premiers opérateurs à proposer les services 3G. Aujourd’hui, son heure de gloire est bel et bien passée. Durement touché par la concurrence de Free, SFR souffre aujourd’hui d’un sous-investissement, entrainant une baisse de qualité de services et la fuite de clients que cela entraine.

Ce cas de SFR est un exemple de la reprise d’une entreprise en difficulté. La situation de cet opérateur a largement profité à Patrick Drahi qui avait toutes les cartes en main pour racheter le pionnier de la télécommunication. Notons que Patrick Drahi n’est autre que le président fondateur du consortium luxembourgeois Altice, en plus d’être actionnaire majoritaire de quelques opérateurs de télécommunication en France et ailleurs : SFR Group, Virgin Mobile, Hot (Israël), Portugal Telecom (Portugal).

Il faut bien avouer qu’il a une expérience plus que probante dans le domaine de la gestion d’entreprise. Il maîtrise aussi bien le domaine de la communication que le cadre légal. Cela lui a permis de bien gérer le contexte de l’acquisition de la SFR.

Quelques exemples d’essaimage en France

Cette forme d’entrepreneuriat peut être pratiquée dans toutes les entreprises, tant que c’est nécessaire et que les dirigeants en ont envie. Si elle vous intéresse, vous pouvez vous informer auprès de votre employeur pour savoir si un dispositif de cette sorte est déjà mis en place. De nombreuses grandes entreprises ont déjà adopté cette forme d’entrepreneuriat et accompagnent activement leurs salariés. C’est le cas de : Air France, EADS, CEA, ADF, La Poste, France Télécom, Renault, Sanofi-Aventis, Total, Schneider Electric, etc.

Chez Sanofi-Aventis, l’essaimage a entrainé plus d’un millier de créations ou rachats d’entreprise depuis 1987. Idem chez France Télécom car il a permis la naissance de 1300 entreprise en moins d’une décennie.

Saviez qu’il existe une cinquantaine de start-ups qui sont évaluées à plus d’un milliard de dollars dans toute l’Europe. Trois d’entre elles se trouvent en France. Il s’agit de Blablacar, Vente Privée et Critéo. Ceci dit, le taux d’échec des start-ups françaises est estimé à 90 %.

Conclusion

L’entrepreneuriat, sous toutes ses formes, est un moyen incontournable de création de richesse et d’emplois. Soutenir l’entrepreneuriat, c’est lever les barrières qui freinent cette action.