Créer une entreprise en France : avantages et inconvénients

Un créateur d’entreprise s’interroge sur beaucoup de choses avant d’entamer son projet. Notamment sur le lieu d’implantation de sa structure. La détermination du lieu d’implantation est vraiment importante. Il en va du devenir de l’entreprise. Chaque pays offre ses opportunités d’implantation et comporte ses risques en matière d’entrepreneuriat. L’hexagone est un pays qui est réputé pour son art culinaire et ses valeurs culturelles. Ce pays regorge de potentialité et attire vraiment les entrepreneurs. À travers cet article vous découvrirez les forces et les faiblesses de l’entrepreneuriat en France.

Créer une entreprise en France

Les atouts de la création d’entreprises en France

La France voit germer sur son sol plusieurs entreprises chaque année. Ce pays dispose de plusieurs atouts qu’elle fait valoir pour les attirer. Au nombre de ceux-ci :

Profitez de formalités allégées

On ignore souvent le potentiel de la France en matière de création d’entreprises. Bien qu’étant membre du G20, la France est souvent négligée, pourtant il est plus simple de créer son entreprise dans l’hexagone. En sept étapes, vous y parvenez rapidement alors que la moyenne dans les pays du G20 avoisine 7,6 étapes.

La création d’une entreprise en France répond aux critères suivants : la détermination du régime juridique, l’élaboration des statuts, la mise en place du capital, l’organisation de la liste des actes, la constitution des formalités M0/P0, l’édition au journal d’annonce légale et la remise du dossier au Centre des Formalités des Entreprises (CFE) après constitution.

Ces formalités prennent au plus 7 jours alors que dans les pays du G20 la moyenne est de 22 jours.

Une porte ouverte sur l’Europe

La France dispose d’une stabilité politique et économique qui attire aussi bien les entrepreneurs que les investisseurs. La confiance est au rendez-vous pour s’ouvrir vers le marché européen. La France occupe une position stratégique et dispose de nombreux atouts comme ses infrastructures aéroportuaires, son réseau de communication performant, son réseau routier et ferroviaire et sa démocratie exemplaire.

La France dispose d’une main-d’œuvre très qualifiée et de formation professionnelle de qualité qui offre un atout considérable à ce pays. L’hexagone offre l’un des meilleurs cadres universitaires de renommée internationale avec des formations de pointes. Vous trouverez des formations high-tech dans des domaines à forte valeur ajoutée. Tous les atouts font de la France un eldorado de l’entrepreneuriat.

La France bénéficie également d’une bonne situation géographique en Europe. Elle est à la croisée des chemins et son potentiel culturel et touristique offre l’opportunité de création d’entreprises.

Des systèmes d‘accompagnement à la création d’entreprises

La France dispose de plusieurs mesures d’accompagnement en ce qui concerne le processus de création d’entreprises. Des aides, sous plusieurs formes, sont accordées à des personnes qui souhaitent entreprendre et installer leur entreprise en France. Ces aides peuvent prendre la forme d’assistance financière, de conseils, d’expertise technique. Elles peuvent intervenir à n’importe quelle phase du projet. À titre illustratif, l’ACCRE est un système qui vous exempte du paiement des charges sociales pour un certain temps.

L’ARCE est également un autre dispositif qui permet l’assistance à la création d’entreprises. Ce système est développé par Pôle Emploi et offre l’opportunité au créateur chômeur de jouir de ses allocations chômage grâce à l’octroi d’une aide financière sous forme de capital représentant 45 % de ses allocations restantes pour l’aider à créer son entreprise. Un autre dispositif du nom de NACRE offre aux créateurs d’entreprise la possibilité de profiter de l’assistance à plein temps pour la réalisation de leur projet sur une durée maximum de trois ans.

Il faut signaler également que des organismes tels que le prêt d’honneur Réseau Entreprendre ou le micro-crédit appuient également les entrepreneurs dans l’installation de leurs entreprises. On peut aussi compter de nombreux établissements financiers qui assistent, grâce à des enveloppes financières, des entreprises. Une autre forme d’aide reconnue est l’aide publique. Ce dispositif peut prendre la forme de prêt à taux zéro, des aides privés destinées aux PME ou revêtir d’autres formes.

La France met en œuvre toutes sortes de mesures incitatives par le biais d’exonérations fiscales et d’allègements des charges sociales qui encouragent à implanter une entreprise en France. Parmi ces mesures incitatives, on retrouve le dispositif Jeune entreprise innovante qui encourage les jeunes à prendre des initiatives, des crédits d’impôts et autres mesures.

Un environnement propice à la création d’entreprises

Inversement à ce qui se dit, la France est un pays qui encourage la création d’entreprises. Le climat des affaires est très favorable et l’environnement propice à l’entrepreneuriat grâce à la disponibilité et le fonctionnement d’au moins 1 000 incubateurs d’entreprise. Ces structures assistent, conseillent et financent les créateurs durant les premiers balbutiements de leurs entreprises. Ces structures vous accompagnent dans tout les secteurs d’activités (tourisme, artisanat, technologie, agriculture, etc…)

La France dispose également de mécanismes administratifs appropriés à la création d’entreprises à l’instar du portage salarial. Le système de portage salarial est très développé en France. On compte au moins 100 entreprises de ce type dans l’hexagone.

Des mécanismes d’assistance extraordinaires

La création d’entreprises en France est favorisée par de nombreux mécanismes. Vous pouvez toutefois solliciter l’aide de nombreux organisme et réseaux d’assistance pour connaitre le succès. Vous ne serez jamais seul sur le projet. Il existe des structures d’accompagnement à l’instar de Pôle Emploi qui est leader dans le domaine, mais plus d’une vingtaine renforce la capacité des chefs d’entreprise dans le processus de création. Des acteurs privilégiés comme la Chambre de Commerce et d’Industrie et la Chambre des Métiers et de l’artisanat apportent leur assistance. On peut également citer des organismes comme le Réseau Entreprendre, l’ADIE, l’AFE, l’AGEFIPH, et autres.

De nombreuses structures favorisent l’autonomisation en aidant les créateurs par des systèmes de coaching, de couveuses ou de pépinières d’entreprise. Ces entreprises aident en créant un cadre adéquat d’hébergement des entreprises sous forme de coopératives ou d’incubateurs pour leur permettre d’émerger. En France, de nombreuses structures vous assistent dans la création de votre entreprise. Vous ne serez donc pas seul à supporter les difficultés, beaucoup d’organismes s’engagent avec vous dans la bataille.

Un marché mûr

La maturité du marché français n’est plus à démonter bien qu’il soit en déphasage de 5 ans par rapport aux États-Unis en ce qui concerne la création d’entreprises. Le marché français est même très bien positionné en termes de parts de marché au sein du G20. La France dispose donc d’un excellent vivier pour implanter de nouveaux concepts d’entreprises et développer de nouveaux produits et services.

La tenue d’une comptabilité détaillée

D’aucuns trouvent le système de comptabilité de la France, assez complexe. Un mal nécessaire qui permet aux chefs d’entreprises d’être éclaircis dans le moindre détail sur toutes les transactions au sein de son entreprise. Le créateur disposera alors d’une vue panoramique sur les différents postes de la structure. Les détails permettent également d’apprécier les comptes de la concurrence et de la clientèle.

Un esprit entrepreneurial qui se développe

La culture entrepreneuriale a toujours eu du mal à se développer comparativement à d’autres endroits sur le globe. Ces dernières décennies, l’esprit entrepreneurial s’améliore. Ce phénomène prend de l’essor grâce aux réseaux d’entrepreneurs qui favorisent cet essor. De plus, des organismes à l’instar de France Tech vont bientôt favoriser l’éclosion de start-ups et faire rentrer la France dans le concert des grands de ce monde.

L’auto-entreprise, une mesure d’exception

Une mauvaise détermination de statut juridique est une erreur qui peut être lourde de conséquences, c’est pourquoi en dehors des régimes classiques (SARL, la SA ou l’EURL) la loi dispose en France du statut d’auto-entrepreneur qui vous permet de pouvoir tester votre concept avant de vous lancer dans la dernière ligne droite. Ce régime spécifique vous offre plusieurs atouts comme ses coûts d’installation et de comptabilité inexistants. Le plus grand attrait de ce statut est sa fiscalité qui autorise la détermination des charges seulement sur le chiffre d’affaires encaissé. Autrement dit, pas de recette pas de charges. Un moyen de se lancer sans prendre de risque avant d’opérer un choix définitif de régime.

Les désagréments de la création d’entreprises en France

Dans cette partie, nous développerons les faiblesses qui peuvent amener les entrepreneurs à ne pas s’investir en France. Il s’agit de :

Une fiscalité pesante

Dans l’hexagone, le taux d’imposition est vraiment lourd. Il est de 15 points supérieurs à la moyenne européenne qui est de 23 % et de 16 points supérieurs à la moyenne mondiale qui est de 22 %. C’est la difficulté majeure qui entraîne même l’évasion fiscale en France. Ce phénomène connaît aujourd’hui un essor considérable. Les créateurs d’entreprise essaient donc de contourner la loi et d’échapper à cette pression fiscale en faisant recours à des experts comptables et de grands avocats. À titre illustratif, seuls 9 % des structures s’acquittent du paiement de l’Impôt sur les Sociétés dans l’hexagone.

Il en est de même pour les charges sociales qui restent élevées même en cas d’échec. Son taux est le plus élevé et avoisine 41 %. La Belgique suit dans le cortège, mais avec 15 points de moins. Il faut ajouter à cela une fiscalité fragile qui peut changer à tout moment.

Une disparité entre les salariés et les employeurs

Le système français est trop protecteur vis-à-vis de l’employé qui profite d’une parfaite protection. Ces employés bénéficient d’une parfaite couverture sociale qui leur permet de recevoir des indemnités de licenciement, des rémunérations mensuelles fixes et autres. L’employeur prend à sa charge tous les paramètres de santé, de condition de travail et autres alors qu’il est lui-même lésé.

Le système français ne protège pas du tout l’employeur qui endosse tous les risques. Un mauvais recrutement peut lui coûter cher. Même en cas de mévente ou baisse d’activité, s’il parvenait à licencier un employé pour motif économique, il devrait encore payer des indemnités.

L’esprit anti-entrepreneurial

On dirait que le mot échec n’existe pas en France. Cette interdiction d’échouer tue l’initiative entrepreneuriale. En déposant le bilan, vous êtes définitivement exclu de la liste des bénéficiaires de crédit. En France, on encourage les étudiants à refuser l’exploitation des employeurs. Alors qu’en réalité un jeune diplômé doit enrichir son CV par l’acquisition d’expérience auprès d’entreprises pour être au point. Une raison qui explique que les salaires de base soient assez faibles. De plus, un entrepreneur ne peut pas faire recours à un prêt personnel sans caution ou la garantie de plusieurs années d’expérience. Le fisc pose sur lui un regard de fraudeur potentiel.

Une piteuse envie d’investir

Le gouvernement et la presse apprécient de vanter les mérites des start-ups en France. La partie cachée de l’iceberg révèle qu’en matière d’innovation les investisseurs ne sont pas trop intéressés par la destination France. Il est vraiment difficile pour les start-ups de trouver des sources de financement pour leur projet en France. Ne parlons même pas des circuits financiers traditionnels comme les banques. Un manque de sens commercial et du service.

En France, la perte de votre emploi vous donne la qualité de chômeur. Ailleurs, vous passez à l’étape de commercial indépendant. Vous restez actif en vendant quelque chose. En apprenant à bien servir les autres, les clients satisfaits feront vos éloges dans leurs environnements. Cet état d’esprit n’existe pas en France.

La croissance des défauts de paiement

Le phénomène de défauts de paiement s’accentue en France. Pour entrer dans vos fonds, vous devez faire appel à un huissier, à votre charge, pour le règlement. Il faut aussi disposer d’un service de recouvrement pour trouver une solution, ce qui engendre des coûts supplémentaires. Si malgré tout ce dispositif, le recouvrement est faible alors c’est grave, car les impôts élevés, les honoraires de l’huissier, la TVA et autres vous attendent.

La pesanteur administrative

Le problème de la lourdeur administrative est récurrent en France. La simple formalité de création d’entreprises en France requiert trop d’interlocuteurs. Bien que les choses semblent s’améliorer dans le domaine, il reste encore beaucoup à faire pour encourager les créateurs à lancer leur entreprise en France.

Temps de travail exorbitant

En dépit du passage à 35 heures, le temps de travail en France demeure haut. À titre comparatif, un travailleur irlandais gagnerait pour la même masse horaire voire moins 3 050 € tandis qu’un travailleur français percevrait environ 2 100 € pour la France. Ce pays dispose d’une productivité horaire élevée.

La main-d’œuvre coûte cher

Voilà un autre obstacle qui rend les entrepreneurs réticent à s’installer en France. La mauvaise éducation des étudiants à défier les employeurs d’une part et des qualifications trop élevées d’autre part, amènent la barre des salaires hauts. Avec un coût horaire de salaire à 34 €, la France n’est pas loin du peloton de tête constitué par la Norvège, le Danemark et la Belgique.