Être étudiant et créer son entreprise : les pièges à éviter

L’entrepreneuriat est d’abord une affaire d’idées et non de grande personne. D’aucuns pensent que les études ne riment pas avec création d’entreprise. Et pourtant, les jeunes étudiants sont remplis d’idées innovantes. Il est courant de voir de jeunes étudiants développer leur propre entreprise et connaître un succès retentissant.

Ce genres de jeunes dynamiques s’ouvre les portes du bonheur professionnel en refusant d’être employés par quelqu’un d’autre. Certes, ce parcours est semé d’embûches pour un jeune, mais ce n’est pas chose impossible. Voici quelques astuces à prendre en compte et les pièges à éviter pour vous lancer dans cette aventure de création en tant qu’étudiant.

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Manque de planification et d’organisation

Devenir son propre patron tout en étant étudiant demande un certain équilibre pour ne pas faire pencher la balance d’un côté. Un étudiant a souvent des besoins qu’il doit satisfaire à travers des petits boulots ou en créant sa propre activité. Cependant, entreprendre demande suffisamment d’investissement en temps et en argent. Il est donc indispensable de bien savoir planifier et organiser parfaitement son agenda quotidien.

Vous serez certainement confronté à des situations compliquées comme un rendez-vous avec un client important à la veille des examens. Il faudra faire des choix stratégiques et prendre des décisions difficiles entre un rendez-vous et la révision.

Si vous parvenez à bien vous organiser, vous trouverez le temps de réaliser les deux activités simultanément. Il suffit de bien planifier son temps sur plusieurs mois en consacrant des tranches horaires à chaque activité et en tenant compte des périodes d’examens. Il faut aussi éviter de sauter du coq à l’âne.

Éviter de vous embarquer dans l’aventure de la création pour les mauvaises raisons

Beaucoup d’étudiants souhaitent devenir chefs d’entreprise parce que simplement attirés par ce statut. Seulement, plusieurs jeunes adhèrent à cette option pour les mauvaises raisons.  Gagner plus d’argent, ne plus être embêté et subir la pression du salarié, rechercher la liberté, sont autant de mauvaises raisons qui peuvent conduire dans des impasses. Beaucoup pensent qu’en créant une entreprise ils travailleront moins ,au contraire, ils devront fournir plus d’efforts pour parvenir au succès.

Créer une entreprise n’est pas un métier, mais adopter un mode de vie. Vous devez accepter le sacrifice et vous résigner à travailler doublement pour apporter des résultats. Vos collaborateurs comptent sur vous et espèrent leur rémunération chaque fin de mois. Vous n’avez donc pas droit à l’erreur.

Vous devez savoir contenter les autres et parfois vous satisfaire d’une maigre rémunération avant d’espérer jouir des privilèges à l’avenir. Au début, votre activité peut ne pas vous rapporter beaucoup et vos camarades de promotion qui ont fait le choix d’un emploi salarié peuvent gagner plus que vous. Il est donc important de s’engager pour la bonne raison afin de ne pas subir de frustration, ni de déception.

Faut-il obtenir son diplôme avant de s’engager ?

Il n’est pas nécessaire d’obtenir son parchemin avant de se lancer dans l’aventure de la création d’entreprise. La création d’une entreprise requiert de la volonté, de l’endurance, du sacrifice avant tout. C’est votre attitude et votre caractère qui détermineront si vous allez réussir à aller au bout de votre projet et non votre diplôme.

Il est important de le savoir avant de se lancer. Sans avoir un parcours universitaire brillant, on peut mener à bien son projet. Évitez le mythe du diplôme, un simple bac professionnel peut vous permettre de vous en sortir. La connaissance est quand  même utile et vous pouvez suivre des modules à la création d’entreprise. La junior entreprise peut également vous permettre de faire la transition entre les études et le monde de l’entreprise.

Évitez la solitude

L’une des erreurs fondamentales à ne pas commettre est de rester isolé. Celui qui veut créer son entreprise doit avoir des points de repère et savoir développer les contacts. Ce n’est pas en restant seul dans votre coin que vous y parviendrez. C’est une manière de vous préparer à l’échec. Vous devez discuter de votre projet avec votre entourage afin qu’il vous conseille, vous encourage et vous soutienne si l’idée est bonne. Pour prospérer dans votre entreprise, vous avez besoin du soutien moral et financier de vos proches.

Vous devez absolument faire part de votre projet à vos amis, à vos professeurs et même à l’administration de votre école. Ils pourront approfondir avec vous la réflexion et vous donner de nouvelles orientations pour améliorer votre projet. Vous avez tout à y gagner. Vous bénéficierez non seulement gratuitement de leur précieux conseils, mais ils pourront vous apporter leur expertise dans la réalisation de votre business plan.

Vous pouvez aussi bénéficier du réseau des partenaires, des enseignants et de l’administration. L’apport des regards extérieurs sur un projet est une véritable bouffée d’oxygène. Vous pouvez bénéficier de l’assistance et des conseils de nombreux organismes qui facilitent aux jeunes entrepreneurs l’intégration dans l’univers de l’entrepreneuriat.

Avoir le complexe d’infériorité par rapport à son âge

Dans le monde professionnel, il faut savoir se  donner de la valeur et surtout ne pas se sous-estimer par rapport à des personnes plus âgées que vous. Plusieurs jeunes entrepreneurs sont parfois complexés par leur manque d’expérience professionnelle. Il est vrai que notre jeune âge ne milite parfois pas en notre faveur face aux banquiers, aux fournisseurs et clients septiques.

Il faut apprendre à surmonter ces épreuves et garder la tête haute. C’est aussi cela apprendre à diriger. Ne vous créez pas de phobies supplémentaires. Cherchez plutôt des arguments valables pour convaincre vos interlocuteurs en dépit de votre jeune âge.

Ne vous inquiétez pas pour les échecs

Ne pas se préparer à réussir, c’est se préparer à échouer. Au cours de votre cursus scolaire, il peut arriver de ne pas obtenir la moyenne de classe et que vous redoubliez. Cet échec ne vous empêchera pas de poursuivre vos études. Au contraire, cela va vous donner une meilleure base pour rebondir. Voyez les échecs comme un repli stratégique qui vous permettra d’aller de l’avant avec plus de force et d’efficacité. N’ayez pas peur, entreprendre comporte des risques qu’il faut savoir gérer pour en tirer profit.

La réussite n’est pas le bout du monde. Vous devez apprendre à voir au-delà et apprécier votre parcours et les nombreuses expériences (personnelles et professionnelles). Vous allez en tirer des avantages considérables.  Ne vous inquiétez pas des échecs, mais appréciez à leur juste valeur les moments palpitants que vous vous apprêtez à vivre. Avec cette double casquette d’entrepreneur et d’étudiant, vous n’aurez plus de temps de loisirs.  Mais l’expérience vaut la peine d’être vécue, car elle est valorisante et gratifiante pour votre personne.

Faire une mauvaise estimation des perspectives du projet

Toute création d’entreprise part d’une idée. Il est donc important de faire une évaluation des chances de réussite de ce projet à travers de bonnes études de marché. En d’autres termes, il faut analyser la viabilité d’un concept. Ce n’est pas parce qu’une idée rencontre des adversités ou de la concurrence qu’elle n’est pas bonne. La concurrence peut-être un parfait facteur de motivation et de positionnement stratégique en améliorant ce que les autres font déjà. En évaluant le marché, vous pourrez savoir si les perspectives sont bonnes et si le concept est viable.

L’étude de marché est une phase cruciale dans le processus de la création d’entreprise. Il faut avoir une idée de l’offre et bien cerner la demande avant de se jeter dans la gueule du loup. Il faut faire une analyse en profondeur et étudier les produits de la concurrence, recueillir les avis des futurs clients potentiels pour mieux évaluer votre concept. Vous pouvez également faire recours à des organismes comme l’Agence France Entrepreneur qui vous apportera ses précieux conseils.

Etre un étudiant patient

Il ne faut pas se précipiter sur les choses. Il faut prendre son temps pour bien faire. Le processus de création peut prendre parfois du temps. Il faut savoir s’armer de courage et de patience pour étudier l’offre et la demande du marché, réaliser son plan d’affaires et rechercher les sources de financement.

Créer une entreprise demande du temps. Réaliser une étude de marché, établir un business plan, chercher les sources de financement et prospecter la clientèle.  Toutes ces étapes prennent énormément de temps. Les experts parlent d’une année pour véritablement poser les jalons et maîtriser les contours d’une affaire.  Il ne faut pas se précipiter pour faire n’importe quoi. Ce n’est pas avec un client que vous allez bâtir votre entreprise, alors ne vous hâtez pas pour faire les choses et réaliser votre projet.

Penser qu’une entreprise nécessite de grands moyens

Créer sa propre structure n’exige pas forcément de grands moyens. De sources fiables, les spécialistes parlent de jeunes managers qui ont bâti leur projet à partir d’un capital de départ de 8 000€ et parfois moins. Beaucoup pensent à tort qu’il faut forcément des investissements colossaux avant de monter sa propre affaire.

Lorsque la banque n’accepte pas de vous soutenir, vous pouvez toujours compter sur le soutien de votre famille et la générosité de vos amis pour vous prêter de l’argent. Il est aussi possible de recourir à un mécène ou un parrain qui sera capable de vous accompagne dans cette aventure.

La possibilité vous est également offerte à travers les concours de jeunes entrepreneurs et les salons dédiés à l’entrepreneuriat de vous valoriser et de vous réaliser en démontrant vos talents. De nombreux organismes d’aides à l’instar des réseaux d’accompagnement et des pépinières peuvent vous offrir des aides importantes.

Des structures comme la Jeune Entreprise Universitaire (JEU), spécialement dédiée aux jeunes créateurs , les assiste dans chacune des étapes du long processus. Beaucoup d’autres organismes comme le réseau information jeunesse et le prêt d’honneur proposé par l’ADIE vous accordent leur soutien. Vous pouvez aussi compter sur des structures telles que le programme Cap’Jeunes qui  vous balise le chemin.

Négliger l’aspect connaissance

Bien que créer son entreprise ne requière pas forcément de diplôme, il y a certaines notions qui sont nécessaires à avoir. Il faut avoir quelques notions juridiques et comptables pour être un interlocuteur valable. Si vous n’avez aucune connaissance en droit ou sur le fonctionnement de la trésorerie, il vaut mieux suivre des modules de formations à ce sujet pour faire avancer votre projet.

Rigueur et discipline

La liberté est plus difficile à gérer que l’esclavage. C’est pourquoi l’un des pièges en matière d’entrepreneuriat est de vouloir jouir d’une trop grande liberté. Passer du temps à la maison à développer un projet peut nous amener à perdre beaucoup de temps.

En famille, nous pouvons être distraits par beaucoup d’évènements (Cuisine, ménage, loisirs)  et ne pas nous concentrer suffisamment sur le travail à faire. Il faut prendre conscience des nouvelles réalités et  savoir se discipliner. Il  faut également savoir choisir ses horaires de travail et les respecter.

Il faut également savoir prévoir et prendre des pauses pour reposer votre cerveau et obtenir un travail plus efficace et plus productif. N’empiétez pas sur vos temps de loisirs et de sommeil.

Bien déterminer la forme juridique de l’entreprise

Mal choisir son statut juridique peut être source de nombreux problèmes. En tant qu’étudiants et jeunes créateurs d’entreprise, 3 options s’offrent à vous :

  • l’association loi 1901.
  • les statuts ordinaires (SARL, la SAS et l’EURL, etc.)
  • l’auto-entrepreneuriat

Beaucoup ignorent qu’il est possible de mettre sur pieds une entreprise à partir d’un régime associatif. Il faut pour cette raison que votre premier objectif ne soit pas de se faire de l’argent. Le but doit être non lucratif. Le choix d’un statut dépend de plusieurs paramètres comme le capital, l’activité, la possibilité d’association, etc.  Le statut national étudiant-entrepreneur est taillé sur mesure pour les étudiants entreprenants qui ont au moins le baccalauréat et atteint l’âge de 28 ans..

Ce statut offre la possibilité de signature d’un contrat d’appui d’entreprise (CAPE) avec des associés du réseau, d’assistance de la part d’un enseignant ainsi que l’appui du réseau PEPITE.

Prendre de l’ascendant  par rapport à son projet

Il faut savoir prendre du recul par rapport au projet. Le parcours est jonché d’obstacles et les débuts peuvent s’avérer parfois difficiles en matière de création d’entreprise. Il faut savoir prendre de la hauteur savoir reculer pour mieux sauter dans votre projet d’entreprise. Cela vous permet de mieux réfléchir et d’explorer d’autres pistes.

Être emballé par des prévisions financières inatteignables

Les prévisions financières doivent être mesurables et atteignables.  Il est important étudier la faisabilité du projet et d’analyser sa viabilité sur le temps. Ces études vous permettront d’avoir des arguments en tant que jeune étudiant pour convaincre les banquiers. Vous devez analyser correctement les besoins de votre entreprise et projeter les entrées de manière réaliste. N’exagérez pas les prévisions. Ne diminuez pas les recettes et n’augmentez pas non plus vos coûts. Vous pouvez toutefois confier le volet prévisionnel à un expert-comptable.